#13 « Qu’est-ce qu’on va penser de moi ? » : Le regard des autres, quelle galère

Le regard des autres, quelle galère

S’il y a bien un sujet que je retrouve chez de nombreuses personnes avec qui j’échange et parmi mes client(e)s, c’est bien celui de la peur du regard des autres.

Que ce soit dans la sphère professionnelle, familiale, amicale, ou même avec cette amie d’enfance que tu n’as pas vue depuis 15 ans mais qui te suit sur les réseaux sociaux, cette question revient souvent .

« Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? »

Cette inquiétude, cette question, peut largement conditionner ton quotidien et même influencer des choix de vie.

  • « Peut-être que les gens peuvent se dire que je manque de compétences », 
  • «  je voudrais ne pas me préoccuper de ce qui va être jugé de ce que je fais »,
  • « ils doivent se dire que je suis grosse »,
  • « tout le monde va penser que j’y connais rien »,
  • « ils se disent que je n’ai pas le niveau »…

Tu as envie de faire quelque-chose, de prendre une décision, de changer un truc. Quelque-chose qui semble aller dans le sens de ta vie choisie. Et là tu te heurtes à des hésitations, liées à ce qu’on risque de penser de toi. Quelque-chose de pas trop positif surement.

Tu t’inquiètes de ce que les autres pourraient penser de tes choix, de tes décisions, de tes actions, de tes paroles.

Et donc plus ou moins directement de toi, de la façon dont tu pourrais être jugé(e). Tu remets alors tout ça en question, et tu essaies de prendre en considération ce que les autres pourront en penser. Et tu essaies alors de prendre une décision, d’engager une action, de dire quelque-chose… à la lumière de ça.

Directement ou indirectement, je crois qu’à l’heure actuelle, cette question est apparue dans chacun des accompagnements individuels que j’ai menés.

Pour ma part, ça a été une prise de tête pendant longtemps et dans de très nombreux domaines de ma vie. Et je mentirais si je disais qu’aujourd’hui, cette pensée de « qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? » ne m’effleure plus jamais. C’est toujours un peu le premier réflexe qui vient (une pensée automatique bien ancrée). Mais j’arrive aujourd’hui à la remplacer assez vite par des pensées bien plus utiles pour kiffer mon quotidien et mener ma vie choisie.

C’est normal de vouloir l’approbation des autres. C’est ancré dans l’évolution !

En effet, nous les êtres humains, on est naturellement conditionnés à chercher l’approbation sociale pour éviter le rejet du groupe. C’est une stratégie de survie évolutive. Et en plus de ça, il y a le conditionnement social. On a été élevé(e) comme ça : ne pas heurter, ne pas aller à l’encontre…

Donc c’est normal de se soucier du regard des autres.

Donc ne te juge pas de t’en soucier

Oui, parce que non seulement on se torture l’esprit à se demander ce que pensent les autres sur nous, mais en plus on se juge sur cela. On se dit qu’on ne devrait pas s’en préoccuper, qu’on montre de la faiblesse de caractère. Que si on était vraiment bon(ne), on s’en préoccuperait pas…

Mais pour te rassurer, je pense que malgré les apparences de certain(e)s, tout le monde se soucie un peu du regard des autres, sur un ou plusieurs sujets.

Mais bon, même si c’est normal et qu’on n’a pas à mal se juger pour ça, si ça nous éloigne de notre vie choisie, si ça nous prend la tête, si ça nous donne le sentiment de nous amener ailleurs que là où on voudrait aller, on peut prendre les choses en main pour remédier à tout cela. Et remettre le regard de l’autre à sa place. Surtout que pour beaucoup d’entre nous, prendre en compte ce regard des autres, ça demande beaucoup de temps, d’énergie mentale, beaucoup de place dans la vie … C’est usant.

Donc le but, ce n’est pas de pas de se défaire à vie du regard des autres, mais d’arriver à s’en distancer et à prendre conscience des mécanismes selon lesquelles le regard des autres entre en ligne de compte.

Déjà, je voudrais venir à bout avec toi de certaines fausses idées qu’on a sur le regarde des autres.

5 fausses idées qu’on a sur le regard des autres.

Tu penses savoir ce que les autres pensent de toi

Mais c’est la plupart du temps faux. Tu n’as aucune idée de ce qu’on pense de toi. En fait, tu projettes tes propres pensées sur les autres. Par exemple, si tu es persuadé(e) que tu n’es pas à la hauteur sur un sujet précis au travail, tu vas interpréter certaines remarques ou attitudes des autres comme une preuve que tu n’es pas à la hauteur. Alors que ce n’est que ta pensée.

En fait, comme je l’avais expliqué dans un autre article, chacun de nous a une carte du monde et donc c’est impossible d’interpréter ce que les autres pensent de nous réellement. Mais avec le biais de confirmation (que je t’explique ici), tu vas interpréter les comportements ou les paroles des autres pour confirmer ta propre pensée.

C’est bien parce que tu as toi-même cette pensée, et qu’elle est forte, que tu vas la prêter aux autres.

Pour t’en rende compte, tu peux faire le petit exercice suivant : tu notes d’un côté tout ce que tu penses de toi, et d’un autre coté ce que tu penses que les autres pensent de toi. Ensuite tu compares. Je parie qu’il y aura beaucoup de points communs. Ce qui est statistiquement peu probable.

Mais je te l’accorde, on est tellement hyper habitué(e) à croire que ce qu’on pense, c’est ce que tout le monde pense aussi que c’est difficile d’imaginer et d’accepter ça. Mais essaie quand-même !

Tu crois pouvoir influer sur ce que les autres pensent de toi en agissant ou en parlant d’une certaine manière

On se trompe en essayant de contrôler l’opinion des autres. Chacun a ses propres critères et perceptions. Sa propre grille de lecture. Ses propres critères, ses propres envies, son propre vécu, sa propre éducation, sa propre carte du territoire. Et donc tu ne peux pas supposer qu’à partir de ton comportement, tes paroles, etc , de l’opinion qu’elle aura de toi.

Tu sais, comme quand tu crois tout bien faire et en fait l’autre en face s’agace et râle sur ce que tu as fait. Sa grille de lecture est différente de la tienne.

Pour l’autre, ton comportement sera sa circonstance neutre et c’est lui/elle qui choisira d’en penser ce qu’il/elle veut. Et on a aucune idée de l’effet que ça fera à la personne en face et encore moins à chacune des personnes en face.

Donc là encore, il est intéressant de repérer cette tendance-là quand elle se produit. Puis de te souvenir que c’est voué à l’échec car tu n’as pas de contrôle sur ce que l’autre pense de toi. Ensuite, tu adaptes ton comportement en fonction de ce que toi tu as envie de penser de toi-même.

Tu généralises en pensant que tout le monde a la même opinion sur toi

Tu vas penser que les autres pensent tous collectivement la même chose de toi. Alors qu’en réalité, chaque personne a une perception unique. Donc il y a autant de pensée sur toi que de gens qui te connaissent. Il est important de reconnaître ce biais de généralisation et de prendre conscience qu’il est impossible que toutes les personnes aient la même opinion de toi. Ça te permettra de prendre de la distance, quand tu penses « ils pensent ça de moi » et de réaliser que ce n’est pas forcément la vérité et que tu es en train de projeter.

regard des autres : tout le monde a le même sir toi?

Tu penses que les autres ont une vision plus objective de toi

Qu’ils savent mieux que toi. Ce qui n’est pas vrai.

On survalorise l’opinion des autres.

Personne ne te connaît mieux que toi-même. S’il y a une personne bien placée pour évaluer tes compétences et tes talents, c’est bien toi : la qualité de ton travail, les efforts déployés, le soin pris à faire les choses… Pourquoi imaginer que quelqu’un d’extérieur à toi pourrait se forger une meilleure idée que la tienne?

Bon, ça ne veut pas dire que l’opinion que se font les autres n’a pas de valeurs. Ni que les feedbacks de ton chef ou tes collègues ne servent à rien. Mais que tout ça ce ne sont que des opinions que les autres estiment être le plus fidèle possible à la réalité avec les info et les critères qu’ils ont. Mais il n’y a pas d’échelle de valeurs des opinions. Il n’y en a pas de plus vrais, plus objective ou réaliste que la tienne.

Tu peux te demander : « Si ‘il n’y avait que moi, mon opinion et mon jugement qui comptaient, ce serait quoi mon avis ou mon jugement sur moi, sur mon comportement, mes paroles… ? Ce serait quoi la note que moi, je donnerais à mes compétences, mes idées, mes propos, mon travail, mon investissement ? »

Tu crois que l’opinion des autres détermine ton succès ou ton échec.

le regard des autres détermine tes échecs et tes succès? non!

En réalité, c’est ta propre opinion de toi-même qui influence ta capacité à réussir. Si tu crois que l’opinion que les autres ont de toi aura plus d’impacts et de conséquences dans ta vie que ta propre opinion de toi, tu te trompes ! Peut-être que tu penses que leur opinion va faciliter ou empêcher ton succès ou l’empêcher. Et dans ce cas, tu passes beaucoup de temps et d’énergie à essayer de deviner et de changer ce qu’ils pensent ? Alors que c’est l’inverse. Ce qui détermine ta réussite ou ton échec, c’est l’opinion que toi tu as de toi. Car c’est sur cette base que tu vas ou non t’autoriser à créer ou poursuivre certaines opportunités. A te sentir en confiance ou non. A oser. Asavoir te vendre en entretien d’embauche. A draguer…

Ton opinion de toi c’est vraiment celle qui aura le plus d’impacts sur le déroulement de la situation et le sens dans lequel va ta vie.

Il est donc utile de réorienter le temps et l’énergie que tu passes à imaginer ce que pensent les autres et à changer pour ça vers l’opinion que toi tu as de toi, de tes qualités, de tes compétences, de tes points forts et tes points faibles, tes axes de travail et d’amélioration…

Tout ça dans le but de te faire une base bien solide en laquelle tu crois et que tu vas ensuite pouvoir projeter sur les autres. Comme ce sera vraiment solide, tu pourras alors décider de ce que tu prends et ce que tu jettes de l’opinion que les autres te donneront.

Bon, bien-sûr, l’idée, ce n’est pas de te flatter et de t’envoyer des fleurs à longueur de journée en ne pensant qu’à toi, mais plutôt de décider pour toi-même le regard que tu as envie de porter sur toi. Et ainsi choisir une opinion de toi qui va te dynamiser, et te mettre en action pour te porter vers ta vie choisie.

Pourquoi est-ce qu’on éprouve ce besoin de validation extérieure ?

Ce besoin de validation extérieure est souvent un reflet du système dans lequel tu as grandi, où l’approbation des figures d’autorité (parents, profs, chef…) était synonyme de sécurité. On te disait « c’est bien » et tu avais alors accès à ce que tu voulais. Et inversement. Mais ce besoin peut devenir un obstacle à ton autonomie et à ton épanouissement personnel.

En effet, c’est comme si tu attendais leur feu vert. Si personne n’approuve, tu hésites ou renonces. Et même quand tu reçois un « oui », ça veut dire que tu délègues ton pouvoir de décision. Et ça limite alors ton potentiel et t’empêchet de dépasser les croyances que les autres ont sur toi.

Ce besoin se retrouve aussi dans ton incapacité à évaluer ta propre valeur. Tu attends des autres qu’ils te disent si ton travail est bon, si tu joues bien ton rôle auprès de tes proches, etc. Ça crée une incertitude permanente pour toi.

Pour obtenir cette approbation, tu finis par faire des choses que tu n’as pas envie de faire, et tu t’épuises à essayer de comprendre et de satisfaire les attentes changeantes et contradictoires des autres.

Des solutions :

Réinternaliser la validation

Devenir ton propre expert. Tu vas apprendre à te poser les bonnes questions et à valoriser ton propre jugement pour évaluer ton propre travail, tes paroles et tes décisions. Pas facile au début, mais c’est une compétence qui s’acquiert par la pratique. Ça n’empêche pas de continuer de discuter avec des personnes de confiance et d’écouter leurs avis. Mais la décision finale doit correspondre à ce que tu veux vraiment pour toi-même.

Clarifier tes objectifs

Un besoin de validation extérieure découle souvent d’un manque de clarté sur tes propres objectifs. Définir clairement ce que tu veux pour toi-même te permettra de mieux orienter tes actions et de juger de leur pertinence en fonction de tes propres critères.

Pour finir

Entre les mécanismes primaires et le conditionnement sociétal, je pense qu’il n’est pas vraiment possible de s’affranchir totalement du regard des autres sur soi-même.

Mais pour alléger le poids du regard des autres, il est crucial de renforcer l’opinion que tu as de toi-même. Ton propre jugement doit devenir le socle sur lequel tu t’appuies pour évaluer tes actions et tes choix. Et ainsi te sentir assez libre par rapport au regard des autres. Lui donner sa juste place. Cela ne signifie pas ignorer les avis extérieurs, mais les intégrer de manière éclairée. En les mettant en perspective avec tes aspirations et tes objectifs, afin, bien-sûr, de kiffer ton quotidien et mener ta vie choisie !

Et dans les périodes de doutes, de transitions, de changement, quand tu es en train de reconstruire ta base (comme par exemple moi en passant d’un job de responsable de projet en agriculture bio à un métier de coach professionnelle), quand le socle est un peu plus fragile, on est un peu plus vulnérable à l’opinion des autres. Alors à ce moment, ne t’inquiète pas, et fais-toi confiance pour reconstruire un nouveau socle en lien avec tes objectifs !

Dans mon accompagnement individuel ✨Rekiffe ton Quotidien✨, on va travailler en profondeur sur ce qui est important pour toi.

Sur tes valeurs, tes ressources, des points forts et tes axes d’améliorations.

On va creuser sur ce dont tu as vraiment envie, sur tes besoins et tes limites.

Et tout ça te permettra d’aborder le regard des autres avec beaucoup plus de recul.

Tu seras plus à l’aise pour replacer ce regard des autres à sa juste valeurs, que ce soit celui de tes parents, de ta famille, de tes collègues, des personnes avec qui tu travailles…

Et à faire confiance en ton propre regard!

Rekiffe ton quotidien et ta mission de sens

1 réflexion sur “#13 « Qu’est-ce qu’on va penser de moi ? » : Le regard des autres, quelle galère”

  1. Thank you for sharing this insightful article! I found the information really useful and thought-provoking. Your writing style is engaging, and it made the topic much easier to understand. Looking forward to reading more of your posts!

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