
Dans notre quotidien professionnel et personnel, on est souvent confrontés à des situations sur lesquelles on a peu ou aucun contrôle.
Qui n’a pas ruminé pendant des heures ou des jours suite à la réaction de Machin lors du dernier groupe de travail ? Qui n’a pas été en méga colère face aux changements de politique des financeurs et la baisse de subventions ? Ou super agacé(e) de la faible participation à cette réunion pourtant important et intéressante ? et ce collègue qui s’en fiche… (ça marche aussi pour les ami(e)s, les conjoint(e)s, la famille…).
Parfois c’est vicieux, on a l’impression d’avoir du contrôle, on se met en action, on commence un « combat », et on s’épuise, sans résultat. On peut alors être en colère, mais souvent, on peut aussi se dire « j’y arrive pas, je suis nul(le), pas assez ci ou ça… ».
Cette réalité peut générer du stress, de l’anxiété et de la frustration. Cependant, il est essentiel de reconnaître que tout n’est pas sous notre emprise. Et c’est ça qui nous permettra de lâcher une part de stress et d’angoisse dans notre quotidien, en exerçant notre capacité à distinguer ce que nous pouvons influencer de ce que nous ne pouvons pas changer.
Les clés pour un quotidien serein
Identifier ce qui est sous notre contrôle
Donc la première étape pour se libérer du poids du stress, c’est de reconnaître ce sur quoi nous avons réellement du contrôle. Par exemple, on peut contrôler nos pensées, nos actions, nos réactions face aux événements, nos choix et nos décisions. On peut parler de « zone d’impact ». On peut agir dessus.
Par exemple, si on est salarié(e) dans une association pour laquelle les subventions vont baisser, on peut contrôler :
- Sa propre attitude face à la nouvelle (en s’aidant notamment de la technique pour faire face à ses pensées automatiques).
- Son niveau d’implication et d’engagement dans son travail malgré les défis. En effet, cette nouvelles étant tombée, on peut choisir de la ressasser toute la journée, d’en parler sans cesse, de râler auprès de chaque personne qu’on croise…=> ça nous met dans un état d’esprit pas fou et ce n’est pas vraiment utile. Ou bien on peut choisir de se concentrer sur sa mission du jour, de la semaine, le pourquoi on est salarié(e) dans cette asso, et attendre le moment adéquat (s’il y en a un) pour aborder et se concentrer sur ce point de diminution de subvention
- Son plan d’action personnel pour faire face à la baisse des subventions.
- La gestion de son temps et de ses priorités pour maximiser son efficacité dans son travail malgré les défis et difficultés.
- Sa capacité à rester flexible et adaptable face aux changements organisationnels.
Accepter ce qui ne l’est pas
Et en parallèle, il est important de reconnaître que certaines choses échappent à notre contrôle. Les pensées, sentiments et actions des autres, les circonstances extérieures, les résultats imprévus, la météo, le passé font partie de ce que nous devons apprendre à accepter.
Si on reprend notre exemple de baisse de subventions pour l’association dont on est salarié(e), on ne peut pas contrôler (suivant notre poste et notre mission, bien évidemment) :
- Justement, la décision de baisser les subventions prises par les financeurs (oui, même en râlant toute la journée dans son bureau, ça ne la changera pas).
- Les répercussions financières de cette décision sur l’association.
- Les pensées et actions des autres salariés ou membres de l’association face à cette nouvelle.
- Les conséquences à long terme sur le fonctionnement de l’association.
- Les facteurs externes qui ont conduit à la baisse des subventions, tels que les politiques économiques ou les priorités gouvernementales.
Gérer nos émotions
Coire, même inconsciemment, qu’on a une action sur la zone « hors impact » génère du stress, de l’anxiété et du mal être. Et ensuite de la fatigue, et à terme, si on s’agite mentalement et émotionnellement trop et trop longtemps sur ce sur quoi on n’a pas la main, ça peut conduire au burn-out.
En comprenant la distinction entre ce qui est sous notre contrôle et ce qui ne l’est pas, on peut mieux gérer nos émotions. Apprendre à accepter ce que nous ne pouvons pas changer nous permet de lâcher prise sur le stress et l’anxiété liés à ces situations.
La zone d’influence
Et après, entre la zone d’impact et la zone hors impact, il y a la zone d’influence. Il s’agit de notre pouvoir d’influence mais à une échelle minime. On peut agir mais seul cela ne changera pas forcément. Et on doit en être conscient.
Dans notre exemple, ça sera par exemple, suivant notre poste et notre mission, de participer aux réunions (ou de les organiser), pour proposer des idées pour diversifier les sources de financement de l’association, pour la révision du budget et des priorités de l’association, de collaborer avec d’autres membres de l’association pour trouver des solutions créatives aux défis financiers. Ou bien faire entendre sa voix dans les processus décisionnels de l’association en exprimant tes préoccupations et en proposant des alternatives. Ou contribuer à créer un environnement de travail positif et solidaire malgré les difficultés rencontrées.

Les actions confort
Les actions confort vont permettre d’atténuer les effets néfastes de ce qui est hors de notre contrôle. Ça va dépendre de chacun(e). Certain(e)s d’entre nous vont avoir besoin de se défouler et de se dépenser (un bon foot, aller courir). D’autres vont avoir besoin de prendre le temps de respirer, avec un peu de yoga, de cohérence cardiaque.
Les actions confort, ça peut aussi être de partir plus tôt le soir, de bien lâcher prise le week-end, de faire une rando, de lire, d’aller au ciné… tout ce qui apaise le mental.
Ça peut aussi être le fait d’exprimer vraiment ses émotions, peut-être auprès de ses collègues, de ses proches ou de sa coach, lors d’un moment dédié (et non pas à longueur de journée). Quand je dis « vraiment », ce n’est pas « c’est des nuls ces financeurs, ils n’ont rien compris, de toutes façons, c’est bien la politique de Dugland, il ne nous soutient jamais… » mais « je me sens angoissé et en colère, j’ai peur pour l’avenir de la structure, des projets et mon poste ». J’insiste sur le fait que ce moment d’expression doit être dédié, fait en conscience et « limité dans le temps ». Ce que je veux dire, c’est que se lamenter à longueur de journée à qui veut bien l’entendre (d’une vague oreille) n’est pas une action confort mais nous remets dans l’état d’esprit de vouloir contrôle ce qui n’est pas sous notre contrôle.
Se concentrer sur l’action
Plutôt que de gaspiller notre énergie à nous inquiéter pour ce qui est hors de notre contrôle, concentrons-nous sur ce que nous pouvons faire. Nous pouvons choisir de prendre des mesures positives pour améliorer notre situation, même dans des circonstances difficiles. Donc quand on a identifié les choses qui sont sous notre contrôle, on met en place un plan d’action, on décide, on agit. En étant acteur que quelque-chose sur lequel j’ai vraiment un impact, ça fait diminuer le stress et l’angoisse. Et c’est là qu’on retrouve les zones d’action et d’influence.
Suivant notre poste dans cette association, on va par exemple organiser une réunion avec les financeurs pour voir s’il y a potentiellement des marges de négociation, participer à une manifestation, appuyer et soutenir les membres de l’association qui vont participer à la réunion avec les financeurs, ou simplement faire notre travail habituel du mieux que l’on peut pour continuer à faire avancer le projet de l’association.
Être sur(e) qu’on est dans une zone d’impact
’ai remarqué que parfois, on participe à des réunions sur des sujets, on en discute, on propose. On a l’impression, la certitude même, qu’on est dans une zone d’impact (ou d’influence), qu’on a un poids dans la décision. Donc on se bat, on est à fond dans l’action, et dans la recherche de solution. Et on se rend compte (souvent assez tard) qu’en fait non, on n’a pas vraiment de contrôle et très peu d’influence.
Est-ce notre faute ? on a mal évalué la situation ? Et bien pas toujours. Parfois le discours et les consignes sont flous. Ou bien les « décideurs » ne sont pas clairs dans le poids qu’ils veulent vous donner dans l’action. Ils décident à posteriori du cadre et des limites dans lesquels vous pouvez agir.
Et ça c’est dangereux pour vous. Vous risquez stress, épuisement, colère, frustration, perte de confiance (en vous et en les autres). Mon conseil alors : demandez et faites préciser : « Est-ce de l’information, de la concertation, de la co-décision ? ». La clarification est toujours utile. Demandez ce qu’on attend de vous. Et si la réponse qu’on vous fait n’est pas claire pour vous, considérez a priori que vous êtes seulement en zone d’influence.
En conclusion
En conclusion, en reconnaissant la distinction entre ce qui est sous notre contrôle et ce qui ne l’est pas, nous pouvons appréhender le quotidien de façon plus sereine. Et on se sent alors moins stressé(e) et angoissé(e), tout en étant aussi efficace (voir plus !) dans nos missions et dans notre impact.
Ne pas s’inquiéter, s’angoisser, s’énerver ou se lamenter sur quelque-chose qui n’est pas sous notre contrôle ne fait pas de nous des personnes moins engagées, moins efficaces et moins professionnelles.
Si tu te retrouves dans tout ça, si tu reconnais des situations vécues, si tu as du mal à reconnaitre ce qui est sous ton contrôle et si tu ne l’es pas, à faire la part des choses, si tu es souvent ou facilement submergé(e) par le stress et l’angoisse, que ça mouline dans ta tête et que tu te sens impuissant(e), que tu perds confiance, n’hésite pas à me contacter, on en parle pendant 1 heure, gratuitement et sans engagement
Ping : #20 Le stress dans les milieux engagés : Comment ne plus le subir ? - Coralie Pireyre Coaching & Formation