Dans le monde de l’accompagnement et du management, on se trouve parfois dans des situations où on veut à tout prix « aider » ceux que nous soutenons.
Et ça marche aussi dans la vie perso. Avec des amis, des enfants, des parents…
Cela part généralement d’une bonne intention de ta part, mais ça peut aller loin ! Attention alors à ne pas tomber dans le piège du rôle de « sauveur », qui, loin d’être bénéfique, peut perturber la relation d’accompagnement.
Pour comprendre cette dynamique, je te propose de te référer au triangle dramatique de Karpman, un modèle qui permet d’analyser les interactions relationnelles dans lesquelles on peut se trouver piégé.
Le triangle de Karpman, également appelé triangle dramatique, est un concept développé par Stephen Karpman, psychiatre américain, dans les années 1960. Ce modèle décrit trois rôles que nous pouvons endosser lors de relations conflictuelles ou déséquilibrées :
- Le Sauveur : Celui qui intervient pour « aider » ou « sauver » l’autre, parfois sans que cela soit demandé.
- La Victime : La personne qui se sent impuissante face à la situation et qui attend souvent d’être sauvée.
- Le Persécuteur : Celui qui critique, blâme, ou met la pression sur la Victime, pouvant créer ou aggraver le problème.
Ces rôles sont interchangeables, et tu peux passer d’un rôle à l’autre, même au cours de la même interaction.
Cependant, c’est souvent la posture de Sauveur qui attire particulièrement dans les métiers d’accompagnement et parfois de management, et elle peut facilement dévier vers des relations de dépendance ou de frustration.
Pourquoi est-ce que tu adoptes la posture de Sauveur ?
Probablement parce que le rôle de Sauveur peut sembler flatteur et valorisant. Après tout, qui ne veut pas aider les autres ?
Mais ce rôle peut aussi masquer certains mécanismes internes :
- Besoin de reconnaissance : Te sentir utile, voire indispensable.
- Peur de l’échec ou de l’incompétence : T’assurer que tout soit sous contrôle pour éviter l’incertitude.
- Confusion des responsabilités : Croire que tu es responsable du bien-être ou des actions de l’autre.
En voulant trop faire, quand tu endosses le rôle de Sauveur, tu enlèves à l’autre la possibilité de développer son autonomie et de trouver ses propres solutions. Cela peut conduire l’accompagné (l’autre de façon générale) à devenir dépendant du Sauveur, donc de toi (ce qui peut te valoriser), renforçant ainsi son rôle de Victime.
Les effets négatifs de la posture de Sauveur
Adopter une posture de Sauveur n’est pas sans conséquences, autant pour toi que pour la personne que tu veux sauver.
Je l’ai adoptée aussi (j’en parle un peu ici) et c’était bien pourri!
- Dépendance : La personne accompagnée ne prend plus d’initiatives ou ne réfléchit plus par elle-même. Elle se repose sur le Sauveur (Toi !) pour résoudre ses problèmes. Du coup, elle te sollicite tout le temps et tu te sens un peu harcelé(e)
- Frustration : Si l’accompagné(e) ne suit pas les conseils donnés, le Sauveur peut rapidement se transformer en Persécuteur, reprochant à l’autre de ne pas avancer comme prévu.
- Épuisement : Prendre en charge les problèmes des autres sans laisser de place à leur propre responsabilité peut être épuisant pour l’accompagnant. C’est là que tu peux te retrouver à dire oui à tout, à anticiper des demandes qui ne t’ont pas été faites et à faire des heures supp, accepter 12 000 dossiers ou tâches de ta vie perso…
- Manque de confiance en soi : Te sentir responsable de l’autre ou de la situation sans que l’autre ait verbalisé sa demande peut t’amener à essayer de faire quelque-chose qui n’est pas dans ton champ de compétence, générant ainsi un manque de confiance et de légitimité.
Comment sortir du triangle de Karpman ?
Pour éviter de tomber dans cette dynamique du Sauveur, il est essentiel de revoir sa posture en tant qu’accompagnant (et dans ta vie perso également !). Voici quelques pistes pour sortir de ce triangle dramatique et adopter un rôle plus équilibré :
- Attends qu’il y ait une demande claire et vraiment exprimée. Ou demander à la personne ce qu’elle attend de toi.
- Ne te projette pas dans la situation de l’autre
- Favorisel’autonomie : Rappelle-toi que ton rôle n’est pas de résoudre les problèmes, mais de faciliter la réflexion et l’action. Laisse la personne explorer ses propres solutions.
- ➡️ Questionne au lieu d’affirmer : « Comment envisages-tu de résoudre cette situation ? Quelles sont les options qui s’offrent à toi ? »
- Fixe des limites claires : Être bienveillant(e), c’est aussi reconnaître tes propres limites. Il est important de ne pas prendre sur toi les problèmes des autres, mais d’apporter des outils pour qu’ils trouvent leur chemin.
- Responsabilise l’autre personne : Encourage la prise de responsabilité de l’autre en lui rappelant que la solution vient de lui-même.
- ➡️ Encourage la prise d’initiative : « Quelles actions te semblent les plus réalisables à court terme pour avancer sur ce point ? »
- Détache-toi du résultat : Apprends à accepter que l’évolution de l’autre ne dépend pas uniquement de ton intervention. Ça permet de prendre du recul et d’éviter la frustration.
- Observe-toi : Prendre conscience des moments où tu te sens attiré(e) vers la posture de Sauveur est essentiel pour ajuster ton accompagnement (pro ou perso). Si tu ressens ce besoin de « sauver », interroge-toi sur tes motivations.
Vers un accompagnement plus équilibré
L’accompagnement efficace ne consiste pas à faire à la place de l’autre, mais à créer un espace où la personne accompagnée peut trouver ses propres ressources. C’est un changement de posture fondamental : l’accompagnant(e) devient facilitateur et catalyseur de changement, plutôt que Sauveur.
En sortant du triangle de Karpman, tu permets à la personne en face de toi de devenir pleinement acteur de son développement, et tu préserves ta propre énergie et ton rôle d’accompagnant(e). Finalement, c’est dans cette posture plus neutre et bienveillante que tu pourras permettre à chacun de prendre sa place et de grandir.
Si tu te reconnais dans cette dynamique et que tu as du mal à t’en libérer, ou si cette posture de Sauveur te pèse au quotidien dans ton accompagnement et/ou dans ta vie perso, je t’invite à aller plus loin.
Je propose une séance découverte individuelle pour t’aider à comprendre ta posture et ton rôle et à transformer cela pour ✨ReKiffer ton quotidien✨.
Et ensuite, en travaillant sur ces aspects en coaching, tu pourras :
- Retrouver une plus grande sérénité dans ta pratique et dans ton quotidien plus largement, en te détachant du besoin de toujours intervenir pour « sauver » l’autre.
- Favoriser l’autonomie des personnes que tu accompagnes (pro) ou de tes proches (perso), tout en te sentant à l’aise avec l’idée de les laisser expérimenter, se tromper, et apprendre par eux-mêmes.
- Te sentir plus légitime et confiant(e) dans ton poste et dans tes accompagnements, en ne t’engageant pas plus que tu ne le peux dans un accompagnement et en sachant poser tes limites
- Te sentir plus léger dans tes interactions, sans porter la responsabilité du résultat, et retrouver ainsi une relation d’accompagnement plus équilibrée.
- Éviter l’épuisement émotionnel lié à la prise en charge constante des problèmes des autres.
- Te recentrer sur tes propres objectifs professionnels et personnels, en laissant à tes accompagné(e)s la responsabilité de leurs choix et de leurs actions.
A la fin de mon accompagnement, Tu te sentiras ainsi plus en confiance et plus maître de ta posture. Tu pourras enfin :
- Lâcher prise sans culpabilité et accepter que tu n’es pas responsable de tout.
- Accompagner avec plus d’impact en donnant aux autres l’espace de grandir par eux-mêmes, ce qui renforcera leur propre sentiment de compétence.
- Prendre du recul dans des situations complexes et éviter de te laisser embarquer dans des relations de dépendance.
- T’épanouir davantage dans ta pratique, en maintenant un équilibre sain entre soutien et respect de tes propres limites.
Si cela résonne pour toi, contacte-moi !
✨ Coach professionnelle certifiée, je t’accompagne, acteur ou actrice des sphères engagées, à rekiffer ton quotidien et ta mission de sens. 🌿
Ensemble, on va travailler à transformer cette dynamique et retrouver une posture plus fluide et épanouissante, tant pour toi que pour ceux que tu accompagnes.
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