L’écoute active, ou décoder ce qui se cache derrière les mots
« Mais pourquoi tu dis ça ? » : décoder ce qui se cache derrière les mots
Cette semaine, j’ai eu la chance d’animer une formation pour une dizaine de producteurs et productrices bio sur le thème « Maîtriser l’écoute active & décoder l’inexprimé : vers un dialogue plus efficace » (<= tu verras une photo si tu cliques sur le lien).

Combien de fois avons-nous été convaincu(e)s d’écouter quelqu’un, pour finalement réaliser que nous projetions nos propres filtres, croyances ou présupposés sur ses paroles ? L’écoute, en apparence si simple, est souvent biaisée par notre propre vision du monde.
- « Parfois je n’écoute pas vraiment, dans ma tête, je suis déjà en train de préparer ma réponse, et ça me joue des tours »
- « Je n’arrive pas à vraiment écouter car j’ai trop d’idée dans la tête »
Le constat ? En temps normal, nous transposons sans même nous en rendre compte nos croyances, notre façon de penser sur ce que l’autre dit. Cela crée des malentendus, des tensions, voire des frustrations, surtout avec nos proches, car nous pensons les connaître par cœur.
Mais être un écouteur actif demande bien plus qu’être présent : c’est un véritable travail sur soi.
La phrase clé sur ce sujet, c’est « je sais que je ne sais rien ». C’est vrai. On n’a beau connaitre l’autre depuis des années, on ne connait qu’une partie de sa façon de penser.
« Et si c’était différent de ce que je pensais ? ».
🤔J’invite les participants à toujours se poser cette question!
Et c’est pourquoi, lors de mes formations, j’aborde l’autoreflexivité, une étape essentielle pour prendre conscience de nos biais et de nos croyances biais et apprendre à s’en libérer. Par exemple, un des participants m’a confié : « Avec mes beaux-parents, je réalise que je ne reformule jamais leurs inquiétudes, car je suis trop occupé à me justifier. » Cette prise de conscience est souvent le premier pas vers une communication plus authentique.
Ce n’est pas toujours évident et comme c’est nouveau, il faut un peu de temps pour l’activer. Ça demande de sortir de sa posture naturelle. c’est souvent un peu inconfortable au début.
Mais quand, quelques semaines après la formation, en analyse de pratique, une stagiaire me dit « j’ai activé ton outil et j’ai réalisé que j’étais en train de projeter ma façon de penser sur lui », je suis trop fière !
Ils grandissent si vite 😍
L’écoute active : une posture et des outils
💬Comprendre ce qui ne se dit pas
Lorsque nous écoutons, les mots ne racontent qu’une partie de l’histoire. L’écoute active consiste à décoder les messages implicites — ces émotions, besoins ou intentions qui transparaissent dans les gestes, le ton de la voix ou les attitudes. Apprendre à observer la posture de l’autre permet de mieux comprendre ses non-dits.
Je t’invite, quand tu écoutes quelqu’un, à observer sa posture, ses gestes, à écouter non seulement ce qu’il dit mais aussi le ton, le rythme et le volume de sa voix. Tout cela te donne autant d’information que ses mots.
Un des participants n’en revenait pas : en moyenne, 93% d’un message passe par le non verbal. Les mots, le contenu ne représentent que 7% du message. Il a trouvé ça « vertigineux ».
Donc, dans mes formations, on travaille aussi sur l’ajustement de notre propre posture. Parfois, modifier sa position, son regard ou son ton peut suffire à créer un climat de confiance où l’autre se sent écouté et compris. Ces ajustements, bien que subtils, ont un impact immense sur la qualité des échanges.
❓Questionner… le questionnement
Un autre aspect crucial de l’écoute active réside dans notre manière de poser des questions. Pourquoi poses-tu cette question, et qu’espères-tu retirer ?
Un des participants a réalisé : « Je me rends compte que je pose souvent des questions pour orienter la réponse vers ce que je veux entendre. » Cette prise de conscience illustre bien l’importance d’évaluer l’intentionnalité derrière chaque question.
Nous travaillons donc sur la manière de poser des questions qui clarifient, encouragent la réflexion ou explorent les besoins de l’autre, sans jugement ni orientation forcée.
D’ailleurs, après la formation, tu sauras pour quelles raisons je déteste les questions qui commencent par « pourquoi » !
💗 Mon moment préféré : décoder les biais de langage
Un des moments forts de mes formations, c’est le travail sur les biais de langage. Ces formulations, souvent inconscientes, reflètent nos croyances ou émotions et, si elles ne sont pas questionnées, peuvent entraver la compréhension mutuelle.
Par exemple si dans ton quotidien, un participant à une réunion te dit « On ne peut jamais compter sur personne ici ! ». peut-être que ta réaction sera de te justifier, de lui donner tord (ou raison), de t’énerver, de culpabiliser…
Tu ça car tu interprètes quelque-chose qu’il n’a pas dit.
Donc, lorsque je forme mes stagiaires à l’écoute active, je leur apprends à questionner de genre de phrases pour amener l’autre à clarifier son discours, aller plus loin dans sa réflexion ou tout simplement se calmer…
Voici quelques exemples que nous décortiquons ensemble :
- Les généralisations : ce sont des affirmations qui étendent un fait ou une expérience à tous les cas, sans distinction.
- « On ne peut jamais compter sur personne ici ! »
- Questionnez : « Jamais ? Y a-t-il des exceptions ? » ou bien « vraiment personne ? »
- Les distorsions : des interprétations subjectives qui déforment la réalité ou amplifient un aspect particulier.
- « Cette personne ne m’aime pas. »
- Questionnez : « Sur quoi te bases-tu pour penser cela ? »
- Les imprécisions : un propos flou ou incomplet qui manque de clarté ou de détails spécifiques.
- « Tout est mal organisé. »
- Questionnez : « Qu’est-ce qui est exactement mal organisé ? »
En décortiquant ces biais, nous ouvrons le dialogue, clarifions les incompréhensions et, souvent, désamorçons des tensions.
Nous avons par exemple décortiqué l’exemple proposé par un stagiaire, dans le contexte d’un groupe auquel il participe « tout le mode voulait que ce soit collaboratif, mais finalement personne ne fait rien ». Nous avons décortiqué le mot « collaboratif » pour l’une ça voulait dire « faire ensemble », pour un autre « convivial » et pour encore une autre « responsabilités partagées ». Donc chacun s’investissait plus ou moins en fonction de sa lecture de « collaboratif ». D’où l’importance de faire préciser, de questionner dès qu’un doute est possible !
👂Pourquoi investir dans l’écoute active ?
On travaille aussi, dans ces formations, sur notre propre posture, sur ce qui, de nous impacte l’échange avec l’autre. Et c’est toujours révélateur !
Les retours des participants me le rappellent à chaque formation : l’écoute active transforme les relations.
Que ce soit pour améliorer la communication au travail, renforcer les liens dans des équipes ou apaiser des tensions dans un cadre personnel, ses outils sont adaptables à de nombreux contextes.
Envie d’en savoir plus ?
L’écoute active, c’est bien plus qu’une compétence : c’est une posture qui peut être déclinée dans de nombreux contextes et pour des objectifs variés : discuter entre pairs, accompagner divers publics, vendre, ou seulement gagner confiance en soi dans les échanges…
Je propose des formations adaptées à différents publics (salariés, agriculteurs, équipes associatives) et à vos besoins spécifiques.
N’hésite pas à me contacter si tu souhaites en discuter ou organiser une session sur-mesure pour tes adhérents ou tes collègues
Ou même, en 2025, tu pourras participer à des sessions que je vais proposer moi-même, puisque je serai certifiée qualiopi. Il y aura donc des possibilités de prise en charge ! je t’en dirais plus ici quand ce sera prêt!